Tête-à-tête avec coraline croquet

Mai 12, 2021 | Coraline Croquet

A l’occasion de la sortie du roman “Les ombres de l’innocence“, Coraline Croquet répond à nos questions. 

Au grand magasin
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis ingénieur agronome de formation. Je travaille chez Statbel. Je suis maman de deux petites filles. J’adore lire (des polars, bien sûr), jardiner et inventer des histoires. J’ai commencé à écrire dans le train en allant travailler.

Quel effet ça fait de publier votre premier livre ?

C’est un peu comme voir grandir son enfant. Ce manuscrit m’a accompagnée pendant plusieurs mois, partout. J’ai cru en ce manuscrit, j’ai douté aussi.
Puis, arrive le moment de le laisser partir.
C’est grisant et à la fois terrifiant. De mon côté, je découvre un monde tout à fait nouveau que je ne connais pas du tout. Le roman, lui, va arriver dans les mains des lecteurs.
C’est un peu comme si on m’ouvrait le crâne et que les gens regardaient à l’intérieur pour voir ce qu’il s’y cache.
J’espère qu’ils ne seront pas déçus par leurs découvertes.

Pouvez-vous nous expliquer le cheminement (du projet à la publication) ?

Ce roman, je l’ai commencé tout juste après avoir soumis mon premier manuscrit pour le prix Fintro 2019 ou un peu avant. J’avais quelques grandes idées en tête, quelques scènes et une date : mars 2020.
J’ai déposé deux exemplaires papier du manuscrit dans la boîte aux lettres de l’agence Fintro de Mons juste avant le confinement.

C’était la panique. Heureusement, la dame de l’agence a bien pris soin de ces exemplaires papier. J’étais rassurée (Je l’ai eue plusieurs fois au téléphone, j’espère qu’elle ne m’a pas prise pour une folle).
Puis, il a fallu attendre juin pour savoir que le manuscrit avait été sélectionné par le comité de lecture du prix Fintro et qu’il faisait partie des cinq finalistes. En septembre, nous avons eu une journée de rencontre autour du monde de l’édition, à distance mais très sympathique.

Et vers le milieu septembre le verdict final est tombé : deuxième fois que je passais à côté du prix Fintro !
Mais l’aventure ne s’est pas arrêtée là. Le roman avait vraiment plu au comité de lecture et ils m’ont proposé de le déposer pour moi chez Kennes Editions. J’ai bien sûr accepté. Dimitre Kennes m’a appelée en octobre 2020 pour me proposer un contrat. Je suis incapable de vous résumer la discussion, j’ai été propulsée sur une autre planète quand il m’a fait part de son intérêt pour le manuscrit.

J’ai découvert ensuite le travail d’édition : les corrections, le choix du titre, de la couverture, la mise en page, la relecture, la mise en place, …

Je dois encore découvrir la phase post publication.

Comment gère-t-on la pression quand on est dans un prix comme le Prix Fintro ? 

Je ne sais pas si on gère quelque chose.

C’est un peu les montagnes russes émotionnelles. On dépose son manuscrit, puis on attend en sachant qu’il est en train d’être lu par les membres du comité de lecture. Un moment on y croit, le lendemain, on n’y croit plus et ainsi de suite.

Le pire moment, c’est la sélection des 5 finalistes par le comité de lecture.

Au terme de la délibération, les 5 finalistes sont prévenus par téléphone ; les autres reçoivent un email plus tard dans la journée (c’est carrément sadique). Autant dire que j’ai passé une bonne partie de la journée à regarder mon téléphone avec désespoir et attendre qu’il sonne enfin.  

Il y avait beaucoup de stress pour moi pour cette pré-sélection de 2020. J’avais participé à l’édition 2019 avec un autre manuscrit qui avait compté parmi les finalistes. Du coup, impossible de faire moins bien.

Quand retentit le téléphone : c’est l’explosion de joie (gare aux oreilles de l’autre côté).

Bien sûr, il reste encore l’étape du jury….et là, c’est reparti pour un tour de montagnes russes. Avec un peu moins de pression peut-être. Quoique.

 D’où vous est venue votre inspiration ?

Le départ, c’est un fait divers qui a eu lieu près de chez moi. Un homme kidnappé chez lui et emmené dans les bois où il a été agressé et torturé. Cet homme a réussi à aller chercher de l’aide dans l’une des maisons qui longe la route.

Je n’ai jamais su la fin de cette histoire.

J’écris à l’instinct. Je m’embarque dans l’histoire avec les personnages et je vois où cela peut mener. Au début, je ne savais même pas comment l’histoire allait se terminer. Tout prend corps petit à petit.

Pourquoi aimez-vous tuer des gens ? 

Ce n’est pas forcément tuer les gens qui me plaît, c’est surtout les faire souffrir. C’est assez jouissif quand on y pense et tout à fait légal avec l’écriture.
Pour moi, ce sont les personnages qui créent le roman. Un personnage qui souffre est beaucoup plus intéressant qu’un cadavre.
En plus, faire souffrir les personnages me procurent beaucoup d’émotions. Parce qu’à force de les côtoyer, je m’y attache à ces personnages.
Eprouver ces émotions, c’est sans doute ce que je recherche en écrivant.

Avez-vous d’autres projets ?

Il y a toujours ce premier manuscrit, finaliste du prix Fintro 2019. Une histoire différente mais à laquelle je tiens beaucoup. J’aimerais m’y replonger.

Mais en attendant, j’ai commencé la rédaction d’une toute autre histoire.

J’écris d’abord pour moi. On verra bien où tout cela mènera.

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