Coup de bulle avec Lapuss’ et Julien flamand
A l’occasion de la sortie d’Anatole et Léontine, les auteurs ; Lapuss’ et Julien Flamand répondent à nos questions sur la réalisation de l’album.
D’où vient votre inspiration ? Vous êtes-vous inspirés de vos grands-parents ?
Lapuss’ : Ma compagne travaillant dans une maison de repos, j’ai souvent eu l’occasion de discuter avec certains de ses pensionnaires qui avaient toujours des histoires dingues à me raconter. J’ai vu là l’occasion de rendre hommage à ces personnages qui ont tant à dire de leurs souvenirs et qu’on écoute souvent trop peu.
Julien : D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu faire ce métier, mon père dessinait des jeux dans les « Pif poche », donc j’ai toujours baigné dedans. Mes inspirations en dessin viennent principalement de mes lectures de jeunesse, mais si je devais n’en citer qu’un seul, ce serait André Geerts, le regretté dessinateur de la série « Jojo », pour la beauté et la poésie de ses planches.
Bon, là on est dans un registre un peu moins poétique, mais j’essaie quand même, par le dessin et la couleur, de leur donner un petit côté attendrissant.
Bien heureusement, rien dans le comportement d’Anatole et Léontine ne se rapproche de mes propres grands-parents 😉
Par contre je leur ai rendu hommage en les dessinant dans la planche des deux amoureux.
Comment s’est passée la collaboration entre scénariste et auteur ?
Lapuss’ : Julien et moi nous connaissons depuis près de 15 ans. Nous avions déjà collaboré sur des pages pour Spirou il y a plus d’une décennie et c’est tout naturellement que j’ai pensé à lui pour ce projet. Il fallait un trait qui soit à la fois rigolo et poétique et il est excellent dans ce domaine. Habitant tous les deux à plus de 800km, nous sommes obligés de travailler à distance via les réseaux ou par téléphone mais il arrive que l’on se croise en festival avec grand plaisir à chaque fois.
Julien : Pour la réalisation de cet album, nous avons travaillé à 100% via messagerie instantanée, Lapuss’ habitant en Belgique et moi à Lyon. D’une manière générale, le nombre de fois où nous nous sommes vus « en vrai » se comptent sur les doigts d’une main. Mais ça ne gêne en rien la réalisation d’un album. Nous avions réalisé quelques planches en 2014 ou 2015, puis chacun est retourné à ses propres projets, jusqu’à janvier 2020 où nous nous sommes retrouvés suite à l’intérêt de Dimitri Kennes pour cette série.
Pour imaginer les gags, comment avez-vous procédé ? Lapuss’ les écrivait et Julien les dessinait ou vous travailliez ensemble ?
Lapuss’ : Globalement j’écris d’abord les gags intégralement, en les découpant au préalable. Mais évidemment nous discutons de tout et si des gags ne fonctionnent pas ou nécessitent une adaptation, nous en parlons ensemble et mettons ça au clair pour que la lecture soit idéale une fois la page finalisée.
Julien : Lapuss’ a écrit la totalité des gags, ça m’est arrivé de lui proposer des thèmes ou d’avoir envie de revoir plus souvent tel ou tel personnage, mais je reçois les gags déjà scénarisés et découpés. Certains personnages se basent sur des gens que Lapuss’ a connu, donc j’avais un descriptif précis, pour le reste j’ai laissé libre cours à mon imagination, comme sur les deux personnages principaux.
Pour les dessins, quelles techniques utilisez-vous ? Vous travaillez sur un pc, un ordinateur ?
Julien : Lapuss’ a écrit la totalité des gags, ça m’est arrivé de lui proposer des thèmes ou d’avoir envie de revoir plus souvent tel ou tel personnage, mais je reçois les gags déjà scénarisés et découpés. Certains personnages se basent sur des gens que Lapuss’ a connu, donc j’avais un descriptif précis, pour le reste j’ai laissé libre cours à mon imagination, comme sur les deux personnages principaux.
Votre personnalité ressemble plus à celle d’Anatole ou de Léontine ?
Lapuss’ : Anatole, c’est clairement une version caricaturale de moi. Non pas que j’aspire à devenir un vilain collabo roublard et meurtrier dans mon futur troisième âge, mais Anatole a ce caractère désinvolte qui se moque de tout et utilise une certaine hargne pour cacher une fragilité qu’il n’aime pas dévoiler à tout le monde. Je dirais que Léontine est dès lors une sorte d’opposé de ce que je suis, quelqu’un qui profite à fond de tout, sans aucun stress, sûre d’elle et sans aucune pitié. Les deux personnages forment un joli Yin et Yang aux cheveux gris.
Julien : J’espère à aucune des deux ! A choisir, je dirais plutôt Anatole qui a le mérite d’être (un peu) plus franc.
Avez-vous une suite prévue ? D’autres projets ?
Lapuss’ : Le tome 2 est déjà prévu et en route, il devrait sortir fin d’année pour les fêtes 2021. Mes autres projets sont aussi des suites, à savoir celles de Putain de Chat et de Bon Chien, mais aussi plusieurs albums sur les Diables Rouges, pour la Coupe d’Europe prévue en juin, si le virus n’en décide pas autrement… Je sortirai également Ma Vie de Papa et Ma Vie de Maman avec Tartuff et Natacha Cranemou, sorte de mini autobiographie parentale décalée.
Julien : Nous allons débuter au mois de Mars le tome 2 d’Anatole et Léontine, pour une sortie en fin d’année. Je travaille actuellement sur la couverture de ce deuxième album, ainsi que sur différents projets pour la communication et l’édition jeunesse ou scolaire.